L'histoire de l'élevage bovin commence il y a bien longtemps, pendant le néolithique, aux alentours de -8000 ans. Au Moyen-Orient et en Inde, on se rend compte que le bœuf (Bos taurus) peut être domestiqué, et surtout utilisé pour sa force et son lait, afin de faire des fromages. Les premiers élevages sont pastoraux : des bergers conduisent le troupeau dans les pâturages et près des points d'eau. Ces animaux sont aussi utilisés pour travailler dans les champs. Avec l'invention de l'agriculture en Mésopotamie, les peuples se sédentarisent. Le fromage se diversifie, tant dans ses variétés que dans ses caractéristiques. On arrive, grâce à un système de conservation dans des outres, à faire fermenter le lait plus longtemps, et à le maintenir dans de meilleures conditions. On peut ainsi transporter le fromage sur de longues distances. Le bœuf devient une bête de somme, qui transporte les charrues pendant les voyages des commerçants.
Les Romains permettent l'expansion de l'élevage grâce aux techniques performantes des esclaves vachers, et à la diffusion du savoir-faire des fromagers alpins. En effet, le fromage était le principal aliment des soldats.
En Angleterre, au XVIIIe siècle, les riches propriétaires commencent à s'intéresser à la génétique et à la sélection des bêtes les plus performantes afin d'accroître les rendements. C'est le début des herd-books. Grâce à la mondialisation des échanges, la population bovine est exportée un peu partout sur le globe. Aux alentours des années 1950, ce sont les débuts de l'insémination artificielle. Le sperme des meilleurs taureaux est accessible à tous les éleveurs, il est choisi à l'issu d'une procédure individuelle de 5 ans et coûte entre 40 000 et 50 000€ par taureau testé. Cependant, on observe depuis 1990 des anomalies génétiques et des maladies liées à la consanguinité. Un taureau produit en un seul éjaculat 1000 doses de spermatozoïdes ce qui permet d'inséminer énormément de vaches. Tous les veaux naissants de ces inséminations auront le même père, il y a donc beaucoup de chances qu'il y est de la consanguinité dans les générations futures. Cependant, les premières anomalies génétiques n’apparaissent qu'au bout d'environ 10 générations.
L'insémination artificielle a conduit à un changement de type d'élevage : d'élevage extensif on passe à un mode d'élevage intensif. Ainsi, la production laitière est passée de 2 000 kg de lait/période de lactation/vache à des records de 18 000 kg de lait/période de lactation/vache. La production bouchère a également beaucoup augmenté : la quantité de viande consommée a été triplée depuis les années 1930!
Au cours de l'histoire de l'élevage bovin, on peut noter quelques épidémies, dont la plus récente est la crise de la vache folle, dans les années 1990. Les vaches sont tombées malades cérébralement à cause d'un aliment qu'elles mangeaient : de la farine animale obtenue à partir de produits non-consommés de carcasses bovines et de cadavres d'animaux. Cette épidémie a infecté plus de 190 000 animaux, et quelques humains.
Sources: Atlas du XXIe siècle, 2008
Géopolis
Charvet JP, 2004, 2006
L'élevage s'est fortement intensifié depuis les années 1950, pour faire face aux risques de famine suite à la Seconde Guerre Mondiale. L'élevage intensif est apparu, remplaçant peu à peu l'élevage extensif. Ce nouveau type d'élevage permet d'obtenir de hauts rendements à coûts de production plutôt bas, permettant de vendre les produits issus de l'élevage bovin à petits prix. On peut le définir comme un type d'élevage cherchant à produire plus ( notamment en augmentant la productivité par unité de surface) tout en dépensant moins. Cependant, cette définition reste assez vague, car personne n'a encore établi de réelle délimitation entre élevage intensif et élevage extensif. Il existe plusieurs degrés d'intensification d'élevage, définie par deux critères : le chargement sur l'exploitation, et l'autonomie alimentaire de l'éleveur.
Le tableau ci-dessous montre les coefficients d'UGB en fonction de l'animal :
BOVINS | Moins d'un an | 0,400 |
Entre 1 an et 2 ans | 0,700 | |
Mâles, 2 ans et plus | 1,000 | |
Génisses, 2 ans et plus | 0,800 | |
Vaches laitières | 1,000 | |
Autres vaches, 2 ans et plus | 0,800 | |
OVINS, CAPRINS | 0,100 | |
ÉQUIDÉS | 0,800 | |
PORCINS | Porcelets dont le poids vivant n’excède pas 20kg | 0,027 |
Truie reproductrice pesant 50kg et plus | 0,500 | |
Autres porcins | 0,300 | |
VOLAILLES | Poulets de chair | 0,007 |
Poules pondeuses | 0,014 | |
Autruches | 0,350 | |
Autres volailles | 0,030 | |
LAPINS MÈRES | 0,020 |
Source: Eurostat
L'intensification maximale correspond aux systèmes "hors sols" : les feedlots par exemple. Dans ces cas-là, le chargement dépasse les 10 UGB/hectare de SFP, et le pourcentage de nourriture produite sur l'exploitation destinée aux animaux ne dépasse pas les 10% de leur alimentation.
"La durabilité est la capacité d'un développement, d'un mode de production, d'un système à répondre aux besoins présents (et locaux) sans empêcher les générations futures (ou les populations vivants ailleurs) de subvenir à leurs propres besoins."
Source: GreenFacts [En ligne] Disponible sur: http://www.greenfacts.org/fr/glossaire/def/durabilite.htm
En effet, pour tout type d'exploitation se pose la question de la durabilité : ce système peut-il perdurer dans le temps ? Quelles sont les conséquences économiques, environnementales et sociales de ce type d'élevage ?
Cependant, juger de la durabilité d'une exploitation n'est pas facile, car beaucoup de critères doivent être respectés afin d'obtenir un équilibre durable entre les trois principaux axes.
Il est intéressant de considérer la notion de durabilité comme critère d'évaluation de la qualité des solutions envisagées pour réduire l'émission de méthane de la vache.