Depuis les années 1930, la consommation mondiale de viande a été multipliée par 2 à 3. En effet, elle est un élément essentiel de l'alimentation de l'Homme, et joue un rôle très important dans la cuisine traditionnelle. Cependant, notre consommation est bien supérieure à nos besoins. D'après notre sondage, 82% de la population étudiée est au courant de l'implication des ruminants dans les émissions de méthane, mais seulement 21% de cette population a changé ses habitudes alimentaires en ayant été informée. Si tant de gens ont décidé de ne rien modifier, c'est en partie à cause de la diffusion d'une mentalité selon laquelle, la viande et les produits laitiers seraient essentiels à notre organisme. Avons-nous réellement besoin de toute cette viande et ces produits laitiers?
Sur le graphique ci-dessus, on peut constater l'évolution de la consommation de viande par habitant en 10 ans. On voit que dans tous les coins du mondes, cette consommation a augmenté. De plus, d'après un récent rapport de la FAO, on estime que la demande mondiale de produits d'origine animale va augmenter de 70% d'ici à 2050. L'Homme peut contribuer à ralentir les émissions de méthane en mangeant moins de produits issus de l'agriculture bovine (viande, produits laitiers).
Pour ce qui est de la viande, d'après notre sondage, une personne sur deux mange de la viande de ruminants chaque semaine. En effet, notre organisme a besoin de protéines pour se développer, construire et entretenir les cellules du corps. La viande est très riche en protéines : 20% en moyenne. De plus, les protéines animales contiennent des acides aminés essentiels que notre organisme ne sait pas fabriquer, ainsi que du fer. Mais on estime que notre corps a besoin de seulement 120 à 150 g de viande, poisson, volaille ou œufs par jour. Pas besoin de manger des steaks à chaque repas donc, d'autant que l'on peut alterner les plaisirs! Le seul fait de consommer moins de viande bovine aura un impact important sur les émissions de méthane, car la vache est l'animal à viande qui produit le plus de méthane. Remplacer cette viande par du poisson, du poulet, du porc, ou des œufs entraînerait une baisse de demande de production bovine, et donc, peu à peu, une diminution du nombre de têtes sur la planète. Il faut privilégier les animaux qui émettent moins de GES, et qui consomment également moins de céréales et d'eau (moins de ressources naturelles), comme le poisson, le poulet, le porc, les œufs ou encore les insectes...
De plus en plus de recherches tendent à démontrer que l'Homme peut arrêter totalement de manger des produits d'origine animale, et les remplacer par des protéines végétales, sans que cela ait des effets négatifs sur sa santé : en effet, en alternant céréales, légumineuses et produits laitiers, on obtiendrait tout ce dont notre organisme a besoin énergétiquement.
Pour ce qui est des produits laitiers, notre sondage a montré que plus de 80% de la population étudiée consomme des produits laitiers au moins une fois par jour. La plupart des personnes considèrent que les produits laitiers sont essentiels à notre organisme, comme source importante de calcium. Il est vrai que le lait contient du calcium, mais certains aliments, comme l'eau minérale ou les légumes crucifères (choux, brocolis...), en contiennent encore plus! Et le calcium des légumes est bien mieux absorbé par l'organisme que celui des produits laitiers.
De plus, le lactose (un glucide) n'est pas très bien digéré par le corps humain. En effet, seule la présence d'une enzyme lactase va permettre une digestion du lactose, et cette enzyme n'est pas présente chez tout le monde, et ne dure souvent pas éternellement. Ainsi, on attend de plus en plus parler de l'intolérance au lactose, ce qui entraîne pour l'individu concerné un arrêt de consommation de produits laitiers. De même, l'affirmation du fait que le calcium apporte aux os force et santé n'a jamais été prouvée, et les populations asiatiques consommant très peu de produits laitiers ont des os autant en forme que ceux des européens!
Les produits laitiers achetés en grande surface proviennent souvent d'exploitations intensives, où les vaches sont gavées d'antibiotiques et d'hormones de croissance. L'impact de cette alimentation sur la qualité du lait est indéniable, et il se répercute sur notre santé.
La consommation de viande bovine et de produits laitiers n'est clairement pas essentielle à notre organisme : la diminuer n'entraînerait pas de changements fondamentaux dans notre corps, et permettrait de réduire la demande, d'où découlerait une diminution du nombre de têtes et donc une diminution des émissions de méthane d'origine bovine.